Trico-Tisser sa résilience à travers des représentations mnésiques auto-tutorantes résilientes.
Félicie Boulard

Objectifs :
· Définir la résilience en fonction des nombreux travaux importants réalisés à son égard.
· Par rapport à cette connaissance de la résilience, comprendre comment un individu victime de trauma peut résilier grâce à des processus psychiques dynamiques.
· Découvrir la notion du « tricotage » résilient.
· Découvrir la notion du « tissage » résilient.
· Unir le tricotage et le tissage résilient.
·Trico-tisser sa résilience.
· Les représentations résilientes auto-tutorantes au service du trico-tissage résilient.
À présent, je vous invite à découvrir le cœur de la problématique de ce travail.
Nous venons de poser la toile de fond des concepts de modélisations et de mémoires. Discrètement mais à travers des travaux empiriques, je vous ai accompagné sur la construction de l’introduction à la modélisation du concept mnésique.
À présent, je vais aborder la notion de résilience, de telle sorte que certains s’initieront, d’autres approfondiront leurs connaissances en ce domaine. Ensemble nous devons partir d’une sémantique commune pour aborder la résilience.
Ce concept de résilience s’inscrit dans un cadre international, c’est pourquoi il a été nécessaire d’en préciser le contenu, lors du 1e congrès mondial sur la résilience des 7 – 8 – 9 et 10 juin 2012 à Paris, sous la direction de Boris Cyrulnik et Serban Ionescu. Le comité d’organisation était composé, en plus des membres directifs, de Rachid Bennegadi, Marie Anaut, Jean-Pierre Pourtois, Gérard Jorland, Philippe Duval, Ursula Amal Kalil, Laurence Huchet.
Catherine Sellenet, Psychologue et Professeure des Universités de Nantes à la Roche-sur-Yon (85) est intervenue, dans le cadre de ce 1er congrès international sur la résilience, dès le jeudi 7 juin 2012, lors d’un atelier « résilience et éducation familiale » afin de présenter son travail sur la résilience et les stratégies de « coping » d’enfants accueillis en protection de l’enfance.
Martine Lani-Bayle, Professeure des Universités de Nantes à l’Université Permanente et l’Université Continue de Nantes (44) a présenté ses travaux lors de l’atelier « résilience et récit ». Le vendredi 8 juin 2012, elle a soulevé les liens créateurs paradoxaux qui s’inscrivent entre le récit et la résilience.
Et tous étaient là pour rappeler que les enfants ne sont pas également touchés comme l’écrivait Emmy Werner en 1982 lorsqu’ils sont confrontés à des circonstances adverses.
Michaël Rutter, en 1985, défendait la thèse selon laquelle un enfant, après un fracas psychotraumatique certain, serait capable de nous apprendre certaines choses à travers un nouveau développement de bonne qualité. C’est grâce à ces nouvelles visions posées sur ces jeunes victimes de la vie, soulevées dès les années 1980, que nous fûmes invités à comprendre que tout individu positionné face à un traumatisme n’est pas forcément condamné. En 1998, Mickaël Rutter définit la résilience comme étant la capacité de bien fonctionner malgré le stress, l’adversité, les situations défavorables.[1]
Michel Manciaux, (2001),[2] en appelant à une définition « humaniste », énonce que « la résilience est la capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer bien, à continuer à se projeter dans l’avenir, en présence d’événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères ».
Pour Michel Manciaux et Tomkiewics (2000)[3], « résilier c’est reprendre, aller de l’avant après une maladie, un traumatisme, un stress. C’est surmonté les épreuves et les risques de l’existence, c’est-à-dire résister, puis les dépasser pour continuer à vivre le mieux possible. C’est résilier un contrat avec l’adversité ».
En France, Boris Cyrulnik à travers ses ouvrages, ses publications, son statut de Professeur, d’éthologue, de neurologue et de psychiatre…, enseigne ce concept de résilience, le pense, accompagne des recherches scientifiques etc…
Aujourd’hui, Boris Cyrulnik relève une notion de base à l’origine d’un développement résilient possible grâce à la théorie de l’attachement selon laquelle un enfant ayant acquis un amour « sécure » serait plus apte, plus fort, serait intimement plus disposé à développer un comportement résilient en cas de traumatisme, (Cyrulnik, sauve-toi la vie t’appelle !, 2012).
2. Le défi d’une définition
Le mot « résilience » qui vient du latin re-salire (re-saut, résilier), est régulièrement employé dans les Sciences Physiques où il désigne l’aptitude de matériaux à résister au choc et à reprendre une forme convenable, ce qui n’est pas d’une nature physique à tous les éléments. Par exemple, la plasticine est un matériau qui, lorsqu’elle prend un choc ou est volontairement déformée, reste à la place que la déformation lui a donné, contrairement à son nom qui pourrait laisser penser à la situation inverse. La plasticine étant couramment utilisée dans le cadre de la pâte à modeler, elle est souple mais elle ne modifie pas sa forme après avoir été sculptée, elle reste telle que le sculpteur l’a modelée, telle que l’outil l’a cisaillée, ou donné forme.
Ce phénomène physique a servi de métaphore pour expliquer qu’un être humain peut résister à un trauma, résister au choc, reprendre sa presque forme initiale.
La résilience : « la résilience psychologique est la capacité à vivre, à se développer, en surmontant les chocs, les traumatismes, l’adversité ». « La résilience est le ressort intime face aux coups de l’existence », (Boris Cyrulnik, Dictionnaire, Le Petit Robert, 2011).
Nous devons comprendre que cette définition s’applique à un processus biologique, psychoaffectif, social et environnemental permettant à une victime de poursuivre un nouveau développement après un choc traumatique psychique.
Qui n’a pas entendu, lu, la remarque « Il/elle doit ‘tricoter’ sa vie », lorsqu’une situation expérientielle critique est traversée par un individu ?
Dernièrement, au service d’Urgence, le docteur M., psychiatre du CHU de Nantes, discutant avec une adolescente qui venait de subir une agression d’ordre sexuel, lui a prodigué ce conseil : » Tu sembles forte, ce que tu viens de vivre est dur et tu vas devoir désormais tricoter ta vie avec ce qui vient de t’arriver »…
J’avais déjà lu de manière empirique cette conception d’une réorganisation psychique des possibles par cette image du tricotage résilient.
En Octobre 2010, j’interroge Boris Cyrulnik sur sa conceptualisation et lui soulève aussitôt mes interrogations. Ainsi, je comprends à ce moment que les individus qui ont traversé un trauma doivent apprendre « bon gré » « mal gré » à tricoter leur vie.
Ainsi, il serait possible pour l’individu de se créer un équilibre psychique suffisant qui lui permettrait de traverser les mailles sociales, environnementales, culturelles, familiales … dans l’hypothèse où celui-ci tricote résilient. Cette explication ne me suffit pas. Je ressens comme un vide, une incompréhension de cette notion.
C’est pourquoi je me lance dans la recherche empirique. Que nous dit la littérature sur le « tricotage résilient » éclairé par Boris Cyrulnik ? Là encore internet sera d’un très grand secours, des articles, de très nombreuses pages lui sont consacrées, …
« Tricot résilient : c’est une stratégie de survie, un processus naturel qui se tricote tout au long des années avec mille déterminants que nous essayons d’analyser (sentiment de soi, discours social, contexte culturel, etc….)», (Boris Cyrulnik, Le murmure des fantômes, 2006).
Je retrouve un lien vidéo de 2001 où Boris Cyrulnik souleve qu’après un traumatisme, rien ne sera plus comme avant, mais il est sûr que si l’enfant veut s’en sortir, il peut créer, tricoter des liens de résilience en puisant :
· Dans ses ressources internes qui constituent sa personnalité
· Dans un capital de ressources externes où il devra se nourrir.
Ainsi, une résilience se tricote toute sa vie, il n’y a pas d’âge prédéterminé à la résilience, toutefois « tout se joue avant 120 ans », ( Boris Cyrulnik).[4]
Que dit sémantiquement le verbe « tricoter » ? Il se définit de la manière suivante,
Tricot : action de tricoter, vêtement tricoté, tissu formé de mailles tricotées.
Illustration 1 : tricotage social
Je me représente mentalement très bien l’expression « tricoter sa vie ». En en parlant à mon amie illustratrice, celle-ci n’a aucun mal à concevoir un dessin mathématico-logique, (Cf. Illustration 1 : tricotage social présenté ci-dessus). Elle me dit que tricoter un dessin, selon les mailles que je lui soulève est facile, il suffit de vectoriser la demande à travers un logiciel.
Explication de l’illustration 1 : tricotage social
Comme nous pouvons le voir sur cette illustration, (sur ce dessin), le sujet mène sa vie à travers le fil jaune, représentant ses différentes interactions sociales.
· Représenté par le maillage bleu, le sujet interagit avec le monde de la pédagogie.
· Représenté en vert, le sujet interagit avec ses pairs, son univers social, sa culture…
· Représentées en rouge, ses interactions involontaires où la souffrance, les souvenirs, remontent en lui pour des raisons indéterminées consciemment mais contre lesquelles il doit faire face. Des écrits scientifiques suggèrent que ces reviviscences symptomatologiques relèvent du syndrome post-traumatique en lien avec un éveil lié à un sens. Une odeur réveillerait un souvenir, un bruit rappellerait celui du passé.
Lorsque je vous emmène à ce stade de la théorie, je veux vous accompagner à comprendre l’impossibilité du sujet à réagir de manière aussi vectorisée. La complexité de l’être, la complexité de l’environnement, ne peuvent s’expliquer en deux dimensions, comme un simple dessin logico-mathématique vectorisé. Toutefois, il faut noter l’effort de cette illustration avec l’illusion d’une tridimensionnalité par une mise en relief.
De plus, la théorie du tricotage résilient spécifie qu’il se développerait essentiellement pendant l’enfance par extension aux échanges biologiques « mère-enfant », et serait renforcé par l’amour « sécure » dont a pu bénéficier l’enfant. (Boris Cyrulnik, Les nourritures affectives, 2004), (Boris Cyrulnik, sauve-toi la vie t’appelle !, 2012).
La métaphore du tricot illustrerait la manière dont les individus blessés par les événements de la vie vont essayer de se relever, de redémarrer. Ce tricotage résilient implique une dynamique spatio-temporelle à travers l’importance du temps, du rythme engagé dans leurs projets et l’espace accordé à ces projets. Il est soulevé également une autre notion qui va perturber mon imagerie mentale.
C’est à partir de cet instant que ma théorie et ma problématique vont pouvoir se développer et initier une forme embryonnaire puisque Boris Cyrulnik relève que « le tricot inclut la répétition nœuds par nœuds ».[5]
Pour être claire, je vous invite à observer l’illustration numéro 2 « tricotage résilient ».
Illustration 2 : « tricotage résilient »
Lorsqu’une société dit la norme, elle crée la norme. Le sujet victime d’un traumatisme garde l’empreinte en mémoire(s) dans son corps à travers une blessure, une trace douloureuse ! «Le tricot inclut la répétition nœuds par nœuds.»[6], l’illustration demandée prend tout son sens.
Comment dessiner le tricotage résilient si les questions suivantes se soulèvent ?
· Quels sont les facteurs à prendre en compte ?
· Quel est le positionnement du sujet dans son environnement ?
· Quel est le positionnement du sujet trauma par rapport aux autres ?
· Quel est le positionnement du sujet trauma par rapport à la vision qu’il pense que les autres ont de lui ?
· Quel est le positionnement des autres par rapport au sujet victime d’un trauma ?
· Quelle place la victime offre-t-elle aux autres suites à son trauma ?
· Quelle place veut/peut-elle occuper pour se sentir exister ?
Il faut que cet événement prenne sens. A travers le positionnement d’un sentiment de vécu d’une histoire hors norme, l’inceste, la victime ressent un sentiment de rejet à travers ce regard que lui présente la société par son statut de sujet différent, victime d’un traumatisme encore et toujours tabou (car il lie agression sexuelle et déviance d’autorité parentale sur mineur).
Celle-ci observe autour d’elle, écoute ce qui se dit autour d’elle, et c’est souvent lors de la prise de conscience de ce qu’elle a vécu que la blessure s’installe, c’est ce que les psychologues et les sociologues nomment « la conscientisation du fait ». Le sujet prend conscience du fait et de ses conséquences, tout comme de l’attitude à adopter qui désormais lui appartient, il peut et doit changer s’il ne veut pas rester dans cette agonie psychique. Ce déclic doit se produire dans son psychisme.
Il devra accepter sa situation, l’identité sociale momentanée. En plus d’une identité sociale de « victime » explicitement, implicitement la société, à travers ses transmissions intergénérationnelles, dit de ces sujets en souffrance qu’ils sont fichus… La société peut même reconnaître un rôle actif dans une maltraitance future… C’est avec l’entière conscience de ce qui est dit, de ce qui est pensé que le sujet traumatisé devra repartir.
Les ressources qu’il pourra développer sont présentées dans l’ouvrage « Les ressources de la résilience » (Jean-Pierre Pourtois, Bruno Humbeeck, Huguette, Desmet, 2012) comme le montre le schéma ci-dessous tiré de cet ouvrage.
Je veux exprimer l’importance de l’événement qui met le sujet dans cette situation de victime. Sorti de ce contexte, pour résilier, pour pouvoir repartir, il ne peut/ne doit stigmatiser son statut de victime de manière générale. Mais là encore, je vais vous inviter à poursuivre progressivement l’idée dans les points à venir.
Être victime d’une situation dramatique, d’un traumatisme lourd à travers l’image du tricotage résilient serait représenté par ce fil jaune qui tente de poursuivre ses différentes interactions sociales, familiales, pédagogiques…, (Cf. Illustration 2. Tricotage résilient). Le sujet serait représenté avec un nœud qui le poursuit dans chacune des interactions… Sur un dessin, équipé d’un crayon et d’un papier ou encore d’un logiciel, le trait est possible, mais dans une réalité physique et humaine, il en est tout autre.
La résilience n’est pas une attitude automatique et systématique. Bien au contraire, elle implique une volonté profonde de repartir. La désilience est une autre voie des possibles comme je vous invite à le découvrir sur le schéma n°3 du Positionnement sémantique de la résilience. (Jean-Pierre Pourtois, Bruno Humbeeck, Huguette Desmet, 2012). La résilience est l’aboutissement de cet auto rejet social et statistique de l’échec.
Tissage : nom masculin, dans son sens premier il signifie l’art de tisser. Fabriquer un tissu avec la technique du tissage, c’est entrecroiser des fils de chaîne à travers des fils de trame. Son sens figuré s’adapterait pour former, constituer quelque chose par un assemblage patient d’éléments. [7] Je retrouve la définition suivante sur le premier dictionnaire français Le Littré : « tisser : Faire de la toile ou d’autres étoffes en croisant ou en entrelaçant les fils de la chaine et de la trame » .
La dimension universelle du tissage me permet d’intégrer avec une légitimité naturelle que cette dernière appartient, selon l’illustration ci-contre, au règne de la nature. C’est à travers cette recherche que j’ai découvert qu’il existait à l’état de poussière des minéraux qui se tissaient entre eux sur terre et dans l’univers. À l’état animal, le tissage est aussi naturel, je vous invite à imaginer une araignée qui tisse sa toile pour s’y reposer, pour s’y nourrir, pour s’y reproduire …
Illustration du tissage résilient
3. Ensemble[8]
Ni le tricotage résilient, ni le tissage résilient ne peuvent être suffisants pour bien comprendre comment l’individu traverse une « épreuve » avec ses nœuds intra-personnels traumatiques. Les nœuds, qu’ils soient traumatiques, environnementaux, familiaux, sociétaux ne peuvent à terme que prendre un volume qui ne peut se résoudre. Un noeud entraînant un autre noeud entraînant lui-même un autre nœud crée une situation bloquée. Le sujet peut avancer sur une situation, c’est là où je pense qu’il peut tricoter, tisser, mais en aucun cas il ne peut tenir sur du long terme en équilibre sans un très grand risque d’un passage à l’acte fatal à plus ou moins long terme.
L’observation, l’écoute, les rencontres, les lectures, m’ont amener à observer ce lien entre le tricotage résilient et le tissage résilient que je nomme le « trico-tissage » résilient. Dans un premier temps, je veux poser ce terme qui m’a si longtemps interrogé. Je trouve qu’il est très important de laisser ce nom propre car il correspond bien à bien toute la signification étudiée ci-dessus. C’est grâce à ce que nous dit Boris Cyrulnik sur le tricotage qu’a pris naissance ce travail. Je pose un dernier regard sur cette métaphore du tissage. C’est un peu comme si je voulais mettre le zoom sur les pixels qui se tiennent dans sa théorie, pour comprendre les liens invisibles à l’œil nu. C’est comme si cette notion de « trico-tissage » avait toujours été là.
Le terme « trico » doit ainsi se joindre à un terme tout aussi universel, tel que le « tissage ». L’intérêt de cette modélisation doit tenter de les lier car ils l’ont toujours été à défaut d’avoir été nommés, il s’agit du « trico-tissage résilient ».
Je vous invite à penser la réaction première que nous sommes amenés à avoir face à une victime de trauma. Très souvent, c’est : « Oh le pauvre… il va lui falloir du courage… ». Volontairement je m’arrêterai ici, je ne relève que les principaux mots, entraînant une sémantique suffisamment large.
Le courage ! Comment peut-il être imaginé, pensé sinon encore une fois, à travers ces différentes définitions ? En 2010, je soulevais une règle japonaise apprise aux pratiquants de judo, le courage c’est de faire ce qui est juste. Voilà une définition à connaître par cœur et qui est déjà empreinte de beaucoup de subjectivité. Faire ce qui est juste lorsque la victime a subi une injustice ! Ce doit être une référence assez difficile à assimiler, à intégrer, à appliquer…
Mon dictionnaire Hachette rappelle qu’il s’agit d’un nom masculin. Dans son sens 1er, il s’agit d’une fermeté d’âme permettant de supporter ou d’affronter bravement le danger, la souffrance. Là encore, le terme « bravement » interroge par sa subjectivité… Cette subjectivité peut laisser place à une culpabilité en cas d’échec… de stagnation… d’agonie.
« Trico-tisser » représente la capacité pour un sujet de lier le concept de tricoter au concept de tisser. C’est lui permettre de passer le nœud, de contourner le nœud, mais de créer un lien lui permettant de passer « de, avant le nœud, à après le nœud ». Je n’ai pas encore mesuré, pas encore investi à travers mon imagination la façon dont le « trico-tissage » s’effectue réellement. « Trico-tisser » relève du don, de cette activité artistique mise à profit par le sujet. Je ne veux pas dire qu’il s’agit obligatoirement d’une activité artistique et créatrice, quoi que… L’activité artistique, dans ce paragraphe, serait à prendre en compte comme une activité « manuelle » et non pas « automatique », cette activité manuelle nécessitant comme le disaient nos anciens de « l’huile de coude ». Expression qui porte à sourire, sauf lorsqu’on intègre l’énergie qu’elle va susciter ; l’énergie portant sur les capacités mnésiques que possède le sujet et qu’il peut mettre à profit dans une projection, c’est-à-dire qu’il se projette une attitude à adopter grâce à ce qu’il a pu voir, entendre, lui a été recommandé…
Lorsque le sujet a été confronté à un trauma, cette énergie nécessaire pour faire face à l’agonie psychique est incommensurable. Seul lui et lui seul peut mettre à profit sa projection, son trico-tissage.
Voici la définition provisoire que je propose :
Tissage résilient : « Le tissage résilient prend sens dans son tissage de liens éco-environnementaux. C’est l’adaptation à la situation immédiate du tricot résilient (fructueux ou infructueux) à travers un lien unique (tel le lien simple qui définit ce point de couture basique) instantané, modifiable, adaptable à chacune des situations auxquelles est confronté l’individu et qu’il utilise pour faire face ». Félicie Boulard sous la direction de Martine Lani-Bayle, (2011).
J’aimerais vous présenter une illustration qui prendrait appui sur ce que je viens de définir. Dans le contexte de cette introduction à cette notion de tissage résilient, l’analyse de mes données que je vais développer avec vous dans le chapitre suivant, ne suffira pas à apporter toutes les réponses à ce stade de la rédaction.
Par contre, le « trico-tissage » résilient prend forme à travers les représentations résilientes auto-tutorantes qui vont servir singulièrement à mes narrateurs.
Reprenons le cheminement de ce travail. Je vous ai exposé la notion de représentation qui s’inscrit dans un processus mnésique (en lien avec la mémoire) qui lui-même est résilient par son processus dynamique, actif pour se relever de la situation traumatique. Elaboration de la définition du trico-tissage résilient : « c’est une stratégie d’adaptation et/ou de défense à la situation immédiate, ou à plus long terme, qui s’établit à travers les représentations résilientes auto-tutorantes. Le trico-tissage est une stratégie basique en construction singulière qui peut se complexifier par la multiplication des rencontres et adaptations menées, relevées et constatées dans l’après-coup ». Félicie Boulard sous la direction de Martine Lani-Bayle, (2011, révisée en 2013).
4. Il suffira d’un signe[9]
« Les représentations résilientes auto-tutorantes sont des processus psychiques d’adaptations et/ou de défenses misent en place par une victime de trauma dans un rapport matériel et/ou immatériel, avec une manifestation du conscient et de l’inconscient, à visée objective et/ou subjective, dans un monde réel ou fantasmé. Ces dimensions peuvent interagir entre elles, se compléter pour certaines pour être plus efficientes vis à vis de l’objectif visé ; celles-ci prôneraient souvent un positionnement positif identitaire du sujet ». Félicie Boulard, (mémoire de M2R en Sciences de l’Education, Les représentations résilientes « auto-tutorantes » dans l’échafaudage des savoirs d’un être socialement détruit…, 2011, et travaux en cours de 2013).
Illustration de représentations mnésiques résilientes et auto-tutorantes sous forme colorée et thématique à la disposition du sujet.
Dans l’illustration de gauche, les représentations résilientes auto-tutorantes invitent à une possibilité de fils d’actions. Je demande à mon illustratrice de dessiner les différents possibles à travers les fils thématiques qui peuvent intervenir dans la vie du sujet. (fils pouvant représenter les liens environnementaux, les liens pédagogiques, mais également les liens conatifs et cognitifs…)
La représentation de droite invite à comprendre la notion de processus dynamiques entraînés par l’utilisation des représentations mnésiques auto-tutorantes.
A l’exception du sujet qui reste enfermé dans sa chambre, je me suis intéressée à des sujets s’inscrivant dans un processus de scolarisation, de professionnalisation. Ils ne sont pas isolés, ils appartiennent à un groupe classe, à une école, à une politique éducative, à des projets soulevés et tenus par ses professeurs. De plus, ils peuvent pratiquer une activité dans leur quartier, dans leur zone d’habitation. Cette activité peut-être cultuelle, culturelle, sportive… Ils s’inscrivent, s’identifient à des pairs. Ils peuvent avoir une activité littéraire, cinématographique, télévisuelle… C’est cet environnement social qui nourrit l’intellect, les échanges de nos sujets. Chaque interaction partagée par l’individu peut-être un liant résilient à travers un tuteur de résilience qui ne se prédéfinit pas, mais qui, a posteriori, pourra être identifié comme tel.
Avant d’avoir du courage, il faut inviter la personne en souffrance à créer du lien, à tisser du lien, à créer des liants affectifs, des liens affectifs, des liens cognitifs, des liens sociaux, tous chargés en ressources résilientes.
Jean-Pierre Pourtois, Bruno Humbeeck et Huguette Desmet avec qui j’ai pris un grand plaisir à discuter, échanger, réfléchir en juin 2012, lors du 1er congrès mondial de la résilience, développent cette notion de ressources résilientes à travers leur ouvrage « Les ressources de la résilience », (Jean-Pierre Pourtois, Bruno Humbeeck, Huguette Desmet, 2012).
J’y découvre et y repère ce que je veux présenter sous l’angle de l’auto-tutorat. Ces chercheurs présentent, dans une analyse très fine et pertinente, les quatre axes : affectifs, cognitifs, conatifs, sociaux auxquels je porte également une grande attention depuis mon master 1 en Sciences de l’Education : « De la destruction de l’être à la construction des savoirs… ». Mon objectif d’étude repose sur une transversalité de ces axes en essayant tout particulièrement de ne pas saucissonner ces piliers dans lesquels baigne l’individu, mais bien de les observer dans une transversalité certaine.
Ces représentations résilientes (nommées ressources par Jean-Pierre Pourtois, Bruno Humbeeck et Huguette Desmet) pourront, ou pas, être utilisées dans une immédiateté, dans un temps proche ou au contraire à plus long terme. Ces liens chargés de ressources sont mémorisés, ils ont été empruntés momentanément à un acteur proche de la victime qui a été observatrice de la mise en scène. Comme pourrait le dire un biologiste, cette ressource mise en scène, est « mise en culture ». Elle est consciemment ou inconsciemment mémorisée, elle pourrait être reprise et remise en scène par notre sujet. C’est ce processus dynamique que je nomme auto-tutorant. Cette représentation que le sujet aura pris chez l’autre, il va l’utiliser pour son propre compte afin de se sortir d’une situation « x ».
Ainsi le sujet se trouve face à une situation qu’il souhaite surmonter, passer, dépasser. Dans ses souvenirs, une de ses connaissances a utilisé une technique d’approche qui lui avait permis de passer l’épreuve, il s’en souvient car il l’a mémorisée. Avec sa personnalité, le sujet « blessé » va s’approprier la technique précédemment utilisée. A cette occasion, il s’approprie cette méthode à travers ses filtres, ses représentations, sa façon d’être, et son identité. C’est ce que je nomme ici l’utilisation d’une représentation mnésique résiliente auto-tutorante. Il a pris appui sur ses souvenirs de la situation et de la réponse de l’Autre. L’Autre devient auto-tutorant par l’appropriation de la situation à mener par le sujet lui même. Il est dans une action, un mouvement, une dynamique. Le terme auto-tutorant fait référence à cette action. Il ne peut être auto-tutoré comme un évènement figé, passé, dépassé. Le participe présent a toute sa place dans cette nomination « auto-tutorant ».
Ce point de jonction permet à l’individu blessé, par la mise en action du trico-tissage résilient, à travers une représentation résiliente auto-tutorante qui peut être illustrée par la photographie ci-dessous. La traversée de ce nœud sociétal à dépasser peut être dessinée par cette action qui représente la tissure, c’est à dire, la mise en contact de deux fils, fil de chaine et fil de traine dans la technique du tissage.
La tissure est un terme couramment utilisé par les tisseuses ou les professionnels du monde de la couture pour définir ce point de jonction des deux fils qui se croisent.
Si la notion de trico-tisser sa résilience à travers des représentations mnésiques résilientes auto-tutorantes pouvait être traduite en image juste au moment de la tissure, ce serait celle-ci, celle d’un double vortex.

Photographie tentant de représenter l’auto-tutorance
d’un sujet en action face à une situation en gestion.
Récemment j’ai découvert un magnifique ouvrage d’Alain Braconnier (psychiatre) qui vient de sortir, (Protéger son soi pour vivre pleinement, 2012). « Magnifique » car c’est ce genre de livre qui m’impressionne par le « titillement, les étincelles » qu’il me déclenche à travers sa lecture. Sa richesse, sa finesse d’informations me trouble car voilà trois ans au moins que je m’arrête, lors de mes analyses théoriques des entretiens cliniques que j’ai pu mener, sur les différents processus psychiques que développent les victimes de trauma. Et là, dans son livre, Alain Braconnier pose, à travers trois groupes, 27 ressources pour protéger son soi.
Présentation de la classification des 27 « processus psychiques » selon le classement d’Alain Braconier, (Protéger son soi, 2012, p. 31), nommés « ressources » par Jean-Pierre Pourtois et « représentations mnésiques auto-tutorantes » par Félicie Boulard.
LA MEILLEURE ISSUE POUR SE DEFENDRE !
PROCESSUS ACTIF DE « PRISE SUR SOI »
PROCESSUS NECESSITANT UNE SPORTIVITE INTELLECTUELLE
L’humour
L’identification
L’agression passive
La sublimation
La séduction
Le passage à l’acte
L’affirmation de soi
La mise à l’écart
La régression
L’anticipation
L’intellectualisation
Le clivage
L’action
Le refoulement
La projection
Le recours à autrui
Le déplacement des problèmes
Le déni
L’auto-observation
La fuite des problèmes
L’altruisme et la dépendance
L’inversion des sentiments ou la formation réactionnelle.
L’isolation
L’annulation rétroactive
La somatisation
Le refuge dans la rêverie
La dépréciation ou la « sur-idéalisation »
« Qu’est-ce que je fais de ce que les autres font de moi ? »
Jean-Paul Sartre
5. Mémoire du non-dicible, « l’antiracontage »
Comment lier la résilience et le récit, l’histoire du vécu comme extrême et la vie ? Il est intéressant de reposer le cadre de cette notion, (Martine Lani-Bayle, Eric Milet, 2012). L’antiracontage est le récit implicite, sans mot, sans explication verbale d’une situation visible à travers une photographie, une image, un tableau…Il peut exprimer un silence, une expression faciale, une expression corporelle, etc.
Je pourrais vous présenter plusieurs images qui vous parleraient, mais je préfère vous citer quelques exemples : « Cette photo est magnifique, on ressent la joie dans ses yeux », « Cette situation est invraisemblable… », « Ce jeune homme, bouche hébétée, devant la lecture de son nom sur la liste du baccalauréat, semble bien surpris de s’y trouver… », « Un supérieur hiérarchique grondant l’erreur commise par son employé, laissant ce dernier tête basse regard vers le sol, avec pour seule réponse un silence… ».
L’expression corporelle, comme l’image captée à un moment où l’expression est fortement explicite, anti raconte. En fait, il n’est pas nécessaire d‘en raconter plus, de rentrer dans un long récit pour exprimer le fait. L’antiracontage est l’expression explicite d’un ressenti implicite parlant, faisant vivre des émotions à celui qui regarde, à celui qui découvre.
Je ne développerai pas plus d’une phrase pour soulever l’erreur qui pourrait être pensée sur cette notion : l’antiracontage n’est pas ne pas raconter ! Il appartient à ces forces psychiques internes qui relèvent de l’émotion, de l’implicite à l’explicite.
Martine Lani-Bayle, en 2012, relevait que les récits n’étaient pas initialement prévus pour « s’attaquer aux situations extrêmes ». Ce n’est pas non plus ici le travail que je vais présenter, je vais offrir la parole à mes narrateurs Howard et Théo à travers leur récit de formation, leur histoire de vie, sur le temps de leur formation scolaire et professionnelle. Je vais laisser s’exprimer, au delà des conclusions inductives et générales de notre société qui stéréotypise trop vite ces sujets abîmés ,les processus utilisés par mes sujets afin qu’ils développent les modes d’actions, les motivations à travers lesquels ils s’inscrivent dans leur environnement.
Certes, les statistiques démontrent quantitativement l’effet désilience, prise de risque, mise en danger, ainsi que toutes les pathologies qui peuvent être développées après des traumatismes sociaux sévères.
C’est pourquoi, contrairement à mes études précédentes, je m’adresse à deux jeunes victimes d’inceste. Howard et Théo ne sont pas encore dans le monde du travail, même si Howard s’y approche.
Les histoires de vie de deux jeunes, l’un de dix ans, l’autre de 18 ans peuvent permettre peut-être singulièrement de comprendre les premières stratégies d’adaptation à la demande sociale et scolaire qui, pour Théo, est encore obligatoire jusqu’à ses seize ans, et qui, pour Howard, ne l’est plus car il est inscrit dans un parcours pré-professionnalisant.
Lorsque j’interroge les compétences de mes narrateurs, je dois soulever l’épanouissement personnel pour lequel ils ont opté de manière plus ou moins consciente. Afin d’être à l’écoute de ce que je présenterai dans mon analyse de l’entretien et pour rendre ce travail compréhensible je vais, dans un premier temps, poser un cadre des connaissances littéraires d’actualité de l’estime de soi et de la confiance en soi.
6. Le récit questionné
Lors de notre formation, le récit a pris forme par l’intermédiaire de Paul Ricoeur, (1913-2005), qui développe le sens de l’herméneutique à travers une philosophie réflexive dans son ouvrage « Philosophie de la volonté », (1950). Ces récits portent sur la souffrance, le mal, la faute et leur rapport à la volonté. Il s’interroge sur la fiction, l’histoire et le temps, (Temps et Récit, 3 volumes de 1983 à 1985).
L’herméneutique porte sur l’interprétation de la sémiotique à travers des phénomènes observables de signes d’un sens profond.
Paul Ricoeur défend qu’il n’existe pas de canon universel pour l’exégèse, mais des théories séparées et opposées concernant les règles de l’interprétation en dégageant principalement deux types d’herméneutiques : celle qui chercherait à retrouver le sens dans la posture d’une écoute parfaite et celle qui viserait à démystifier, telle celle présentée par Sigmund Freud, Karl Marx…, à travers les illusions faisant elles mêmes obstacles au sens « véritable ».
Faire récit viendrait également du « faire du discours, papoter une idée par ci », une image par là, en fait une manière « de tisser du lien », Boris Cyrulnik en préface à « Traces de vie, De l’autre côté du récit et de la résilience », (Martine Lani-Bayle et Eric Milet, 2012).
Il me semble important de rappeler le potentiel formateur mis à jour et développé dans les pays francophones par Gaston Pineau, dans les années 1980 en Sciences de l’Education. L’essentiel dans le récit est de le penser et de l’envisager comme un épisode de sa vie, pour le raconter, pour le mettre en récit, en le rendant socialement « entendable ». Ce récit se crée sous forme de « « co-construction » où l’un est invité à mettre sa vie en histoire à partir de son vécu, et l’autre est celui qui suscite et accueille cette parole ». (Martine Lani-Bayle et Eric Milet, Traces de vie, 2012). Page 135 de ce même ouvrage, je relève « l’intérêt du récit : comme racontage accompagné en co-construction (rapport narrataire qui invite et incite au récit pour solliciter du non-encore dit chez un narrateur ainsi stimulé) ».
Le récit selon l’expert Gérard Ostermann
J’ai rencontré Gérard Ostermann à Paris, lors du 1er congrès mondial de la résilience. Je fus immédiatement surprise par la pertinence concise qu’il avait de relever des questionnements forts intrigants, chatouillants pour mes neurones.
Je viens de trouver dans mes recherches audio liées aux récits, un lien qui nous présente le récit à la hauteur de ce professeur : objectif, clair, concis et pertinent, en voici mes relevés de notes.
« Faire de sa vie une histoire » par Gérard Ostermann, (Colloque du collège régional des alcooliques aquitains, 10 mai 2011).
Le récit : « C’est ce que je raconte aux autres et c’est ce que les autres racontent dans une relation de co-auteurs ».
– Mais que peut-on raconter ?
Pour Gérard Ostermann « Tout est racontable »:
* « Les mots/maux sur lesquels le vocabulaire peut être posé
* Les silences sur lesquels les mots/maux ne peuvent être exprimés, dans sa notion totale de l’ineffable… »
– Le silence dans un récit ? Le récit raconte !
Pour Gérard Ostermann, « Un silence implique…, il implique, il induit un « quelque chose » … ». Pour Boris Cyrulnik (1er congrès sur la résilience, 7 juin 2012, à l’espace Reuilly) : « A coup sûr, au moins pour celui qui le reçoit grâce à celui qui transmet, le narrateur comme le narrataire se situe dans une relation intersubjective très importante dans un récit de fictions ».
Le mode de communication utilisant un silence, un silence pour « ne rien dire » ou « pour dire »… La seule présence de ce dernier raconte. Je vous invite à découvrir les travaux de recherches sur le silence de ces deux dernières années de Youen Cariou, Master 2 Recherches en Sciences de l’Education. La présentation pour la validation de son travail de ce 11 juin 2013 fût intensément « non-silencieuse » mais constructive.
Il a présenté « le silence » dans une vision singulière, plurielle et multiple, à travers ce qu’il nomme un axe effectif dans un contexte d’histoires de vie et un axe de mises en récit du silence. Youen Cariou rappelle que le silence s’inscrit en Sciences de l’Education comme tout savoir, comme toute étude de langage, puisque celui-ci représente 90 % d’un moyen de communication.
– Un récit peut-il se recentrer sur sa problématique ?
La thématique/problématique ne doit pas s’isoler dans son contexte seul. Prenons l’exemple de la violence : la violence doit être racontée dans son contexte « pensé/pansé » dans une vie sociale/familiale/économique… mais aussi dans une culture empreinte aux représentations qui environnent notre narrateur. « La rencontre avec l’autre nous soulève et nous montre la notion du nœud psycho-sociologique. » Gérard Ostermann (Colloque du collège régional des alcooliques aquitains, 10 mai 2011).
La résilience a sa spécificité. Elle est une possibilité pour une victime qui s’est vécue à travers une « mort » psychique, une agonie psychique de reprendre sa « formation ». Boris Cyrulnik développe la notion de tricotage résilient pour les personnes qui tentent d’avancer avec leur nœud traumatique.
Je prends appui sur la nature animale et moléculaire capable de tisser, pour en faire un lien avec les travaux de Boris Cyrulnik.
Ce lien prend sens dans le trait d’union de ces deux concepts donnant naissance au « trico-tissage » résilient. La formation de l’individu par ses rencontres interactionnelles ne peut s’établir qu’à travers des ressources, ici nommées des représentations résilientes auto-tutorantes cognitives, conatives, environnementales et sociales.
C’est à travers le récit que cette structure naissante prend son sens : le récit, partage expérientiel authentique, parole d’échange entre celui qui reconstitue sa vérité communicable par un discours social et l’autre, qui a une posture de « recueilleur » de l’expression proposée.
BIBLIOGRAPHIE
[1] RUTTER Mickael (1998), « L’enfant et la résilience », Le Journal des psychologues, numéro 162, novembre 1998.[2] Manciaux Michel (2001), La résilience, résister et se construire, ouvrage collectif « cahiers médicaux sociaux »
[3] Manciaux Michel, Tomkiewiecz Stanislaw ( 2001), « La résilience aujourd’hui » in Bientraitances : mieux traiter familles et professionnels, pp 313-340, Fleurus, Paris, 2000
[4] http://www.casediscute.com/2001/105_blessures_enfance/invites/specialiste_01.shtml [5] Gonnet, Koffi et un entretien avec Boris Cyrulnik. L’Harmattan « Résiliences, Cicatrices Rébellion » 2010, p.116
[6] Gonnet, Koffi et un entretien avec Boris Cyrulnik. L’Harmattan « Résiliences, Cicatrices Rébellion » 2010, p.116
[7] Dictionnaire Hachette 1991 p. 1550
[8] 2011, J-J Goldman, « Chanson pour les pieds »
[9] 1981, J-J Goldman, «Démodé »
[10] ynefesh.com