coup de cœur d’un ouvrage scientifique, septembre 2018 : « Histoire de la folie avant la psychiatrie »

Présentation de mon coup de cœur littéraire : un ouvrage scientifique de ce mois de septembre 2018 : »Histoire de la Folie avant la psychiatrie »  Bouleversant !

« Histoire de la Folie avant la psychiatrie »

A chaque diffusion d’un ouvrage collectif et scientifique sous la Direction de Boris Cyrulnik, je suis comblée émotionnellement et intellectuellement par ce tissage collaboratif établi. Cet ouvrage intègre la transversalité de corps scientifiques liés au domaine de la psychiatrie, de la folie, avec des champs disciplinaires qui semblerait bien éloigné des uns des autres et pourtant ayant tous le même objectif : le sujet « vulnérable », « vulnérabilisé », « vulnérabilisant » dans la société. 

La synthèse qui suit, n’est qu’une interprétation ressentie de ma lecture audio, de cet ouvrage riche dans son positionnement historique et actuel. J’espère que cette synthèse puisse vous apporter l’attrait qu’il a suscité chez moi, à la découverte réelle de cet écrit collectif. Ce livre est disponible dans toutes les librairies, et pour les déficients visuels qui bénéficient grâce à l’avancée technologique d’aujourd’hui de logiciels vocaux, son format PDF est accessible en e-book chez Odile Jacob (éditeur de l’ouvrage) et Amazon en format kindle, dont les références de pages sont présentées dans cet article.

 
Messieurs Cyrulnik et Lemoine présentent un ouvrage dynamique de la folie, Les auteurs impliqués dans cet écrit sont de grands spécialistes de la folie à travers leur discipline d’enseignement, ainsi l’histoire, la culture chrétienne, les sciences neurologiques, la justice, le soulagement de la pathologie, les émotions, mais aussi l’intelligence artificielle… sont invités à « soulager » la souffrance du sujet, du soignant, de la société.

les auteurs sont des spécialistes en leur domaine, (p. 246). Odile Jacob. Édition du Kindle.

Patrick Clervoy, professeur de médecine à l’École du Val-de-Grâce, ancien titulaire de la chaire de psychiatrie et de psychologie médicale appliquées aux armées, est spécialiste du stress et des comportements pathologiques dans les conditions extrêmes de guerre et de catastrophe.
Boris Cyrulnik, psychiatre, directeur d’enseignement master 2-DIU à l’université Toulon-Sud, anime plusieurs groupes de recherche et de réflexion sur l’attachement et la résilience.
Jean Furtos, ancien chef de service au Centre hospitalier Le Vinatier (Lyon-Bron), est spécialiste de clinique psychosociale et du syndrome d’auto-exclusion. Il codirige avec le Pr François Laplantine un séminaire de recherche universitaire sur la pensée métisse dans la mondialisation.
Jacques Hochmann, professeur émérite de psychiatrie à l’université Claude-Bernard, médecin honoraire des hôpitaux de Lyon, a développé dans une orientation de psychiatrie communautaire et de psychothérapie institutionnelle un dispositif public de soins ambulatoires intensifs pour les enfants et les adolescents. Il s’est intéressé aux rapports entre psychanalyse et neurosciences, et étudie actuellement l’histoire des idées en psychiatrie.
Danielle Jacquart est historienne, directeur d’études émérite à l’École pratique des hautes études, doyen honoraire de la section des sciences historiques et philologiques. Spécialiste d’histoire des sciences et de la pensée médicale du Moyen Âge, elle s’intéresse particulièrement aux conceptions relatives au lien entre l’âme et le corps, aux relations entre science et religion, ainsi qu’à la transmission en Europe occidentale des œuvres écrites en arabe durant cette période.
Pierre Lamothe est psychiatre, médecin légiste et criminologue. Ancien expert national, spécialisé dans la clinique des comportements extrêmes, il a été responsable du Pôle « santé mentale des détenus et psychiatrie légale » de Lyon pendant plus de trente ans.
Pierre Lemarquis est neurologue. Membre de la société de neurophysiologie clinique de langue française et de l’Académie des sciences de New York, il est attaché d’enseignement à l’université de Toulon dans le cadre du diplôme d’éthologie dirigé par Boris Cyrulnik et par Michel Delage.
Patrick Lemoine, ancien praticien hospitalier et chef d’intersecteur psychiatrique, est actuellement directeur médical international de la division Psychiatrie du groupe Clinéa-Orpéa. Docteur en neurosciences et habilité à diriger la recherche (université Claude-Bernard de Lyon), il est ancien Research Fellow à l’Université Stanford en Californie et ancien chercheur associé à l’Université de Montréal. Il est professeur associé de l’Université de Pékin.
Stéphane Mouchabac est psychiatre, praticien hospitalier dans le département hospitalo-universitaire de psychiatrie et de psychologie médicale de l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Spécialisé dans la prise en charge des pathologies de l’humeur et des troubles psycho-organiques, il travaille en collaboration avec une équipe pluridisciplinaire sur le développement et sur l’acceptabilité des nouvelles technologies en psychiatrie.
Gérard Ostermann est professeur de thérapeutique, médecin interniste et psychothérapeute. Responsable du premier diplôme universitaire de pathologie de l’oralité, administrateur de la Société française d’alcoologie, il est président de l’Institut des conduites alimentaires à Bordeaux.

La trame de l’ouvrage

Le premier chapitre est ouvert par Boris Cyrulnik, qui repose l’histoire de la psychiatrie du dix-septième siècle à aujourd’hui, en interrogeant la place de la psychiatrie comme une branche de la folle médecine. La manifestation psychique à sa cause en ces périodes causalistes, à pensées linéaires, et fragmentées. Au dix-neuvième siècle, il était aisé de soigner le mal de ce temps : « l’hystérie, il suffit de mettre sous le nez un flacon d’ammoniaque puant et entre les jambes un parfum agréable pour que tout se remette en place ».(p. 21). La catégorisation évidente de cette pensée rappelle l’héritage transmis par les parents fous, désocialisé, qui ne peuvent fournir à leur enfants un milieu sécurisant et épanouissant. (p.22). L’évolution scientifique notamment en neurologie exclue la branche de la psychiatrie, chaque discipline dominant sa science, et la transversalité collaborative n’effleure pas encore ces savants. Ces sachants se développent scientifiquement grâce aux outils du milieu des années 1900. Le microscope révolutionnera la neurologie… Les études moléculaires motiverons les scientifiques et les laboratoires… Pour répondre au questionnement initial, Monsieur Cyrulnik invite la pensée conjointe, disjonctive, il invite à éloigner la pensée binaire,  dans son 4è point, il revisite les interactions des « mythes, croyances culturelles» et la réalité de terrain de « l’absence/présence affective » des causes éducatives et sociales dans une présence psycho-sociologique réelle à l’individu. La présence de pensée dualiste est prégnante :  « Malheureusement, ce savoir fragmenté est celui qui donne accès aux diplômes, aux publications de carrière et aux postes de responsabilités. Ce qui ne veut pas dire que ces chercheurs ont tort, mais ce qui prouve qu’un savoir partiellement vrai peut être totalement faux et qu’une théorie qui prétend être totalement explicative se place sur le tapis roulant des idées totalitaires. »(p. 41)

Danielle Jacquart, cette historienne retrace la folie du moyen âge…. aux possédées de Loudun. Ses travaux réinscrivent le Moyen-âge à travers des preuves documentaires médicales, théologiques et juridiques. Ce chapitre est passionnant, celui-ci étant tellement éloigné de mes compétences, je ne me permettrais pas d’en faire une synthèse, au risque de travestir les recherches présentent. J’invite donc l’historien à découvrir le passage de cet ouvrage et d’en trouver les nourritures intellectuelles fournies.

Jacques Hochmann nous présente un travail synthétique pour répondre au format de cet ouvrage, mais combien passionnant, de la phrénologie cette pseudo science découverte par de nombreux étudiants en sciences humaines et médicales. Cette notion est réintroduite par les premiers travaux s où le visage des animaux dénotait d’un tempérament, à travers des écrits de la veille du 17è siècle. Cette révélation pseudo scientifique se répand dans les asiles, les écoles, dans les tribunaux et les prisons. Les opposants à cette méthodologie, et dans de nombreuses disciplines démontrent par l’ironie, la science, des erreurs, des manquements scientifiques de cette science du crâne. Toutefois cette hypothèse scientifique d’un temps ou la palpation était une capacité limitante en lien aux outils techniques de ce siècle, a invité, les outils et les chercheurs, de mille huit-cent à aujourd’hui à observer au plus près, du crâne à l’intérieur de celui-ci, découvrant ainsi le cortex cérébral, ses hémisphères, ses réseaux de neurones offrant des compétences à des aires bien spécifiques au comportement humain, et même à l’individu :  » un code individuel de l’instant présent épaissi de souvenirs et d’anticipations et qui projette constamment sur le monde extérieur le point de vue subjectif d’une personnalité singulière. » (p. 86)

Non sans une émotion particulière, le chapitre proposé, aborde, une thématique « psychiatrique » très spécifique, et surtout tabou « de l’éternel retour des stérilisateurs ». Alors que mon travail intellectuel élabore le concept du trico-tissage résilient et les différents processus mis en place par l’individu, pour ne pas se laisser écraser par le poids d’un trauma, et de l’agonie psychique initié par cet évènement, la conclusion de cet auteur ne m’est qu’extrêmement sensé. Monsieur Clervoy travaillant avec notre Directeur de pensées, Boris Cyrulnik, il est lui aussi dans une représentation illustrée par la métaphore du tricot de vie de monsieur Cyrulnik et la conclusion de son épilogue est la suivante « Si la société est comparée à un tissu, sa solidité est celle de ses mailles les plus faibles. Celui qui veut renforcer les liens d’une société doit prendre soin de ses points de fragilité. À l’opposé, celui qui voudrait faire disparaître ses mailles les plus faibles finirait par faire disparaître le tissu dans sa totalité. »( p. 113)Il s’agit d’une thématique sensible qu’il élabore , décrit dessine sous sa plume à travers ses points tels des noeuds dans un tricot de vie intellectuel :de la mode à la l‘évolution, des races parfaites, de la désignation des éléments à exclure, la culture européenne imprégnée de l’eugénisme, le péché en héritage, un prix Nobel… eugéniste, un autre prix Nobel…exterminateur, la mise en route du programme d’élimination des malades mentaux en Allemagne, la castration encadrée par la loi, les campagnes de stérilisation en Europe et en Amérique du Nord, L’élimination expéditives des malades mentaux en Allemagne, l’extermination masquées des malades mentaux en France, Le sommeil du monstre, le réveil des stérilisateurs, l’autorité catholique, la loi et l’ordre des médecins, les stérilisateurs restent impunis, la bête (n’)est(pas) morte. Cet écrit retrace les traces documentées des champs scientifiques, juridiques, et sociales hautement perturbantes, mais surtout réflexives sur notre actualité.

J’ai découvert le Professeur Ostermann, lors du premier congrès de la résilience en 2012 à Paris, la pertinence circulaire et complexe de sa pensée et de ses interventions ne peuvent laisser de marbre, mes neurones en continuels effervescences. Je voulais débuter l’ouvrage par celui qui m’interpelle par sa vision de la  chimère, de la souffrance, de la douleur, de l’imaginal, sans causalité simple ou dualiste, régulièrement dans la complexité de la réflexion humaine de mes maîtres à penser, Messieurs Cyrulnik, et Morin…, j’ai pourtant laissé mon intrigue et ma patience à l’épreuve. Et pourtant cet ouvrage n’est pas un roman à connaissances/savoirs canoniques, il peut se lire à travers différentes dynamiques : découverte, approfondissement, auteurs, ou affect de recherches…
Monsieur Ostermann en ce chapitre 5 aborde « L’étrange et terrible destin des anorexiques ». Il présente son travail à travers le cheminement de ces jeunes filles (majoritairement), qui « manque d’appétit », qui sont « sans appétit » selon sa traduction latine, anorexia, et pourtant écrit-il, c’est au de la de la volonté, par l’intrication d’un paradoxe humain fou de la privation, à la destruction afin d’exister. « Pour être soi, il faut accepter de se nourrir des autres mais, en même temps, pouvoir se sentir différent de ces autres. Plus on a besoin de recevoir des autres ce qui nous manque, plus on peut ressentir ce besoin comme une menace sur notre autonomie. »(p.117)
Les questionnements sont parfois pus enrichissants par la naissance de la réflexion qu’ils autorisent, relevons celui-ci : « Tous les troubles psychiatriques ne peuvent-ils pas être regardés comme une volonté de maîtrise qui remplace la dépendance au lien par un comportement autocentré ? » (p.123)
Le format d’écriture de cet article se doivent de tenter d’être à la fois ouvert, mais concis, ainsi Monsieur Ostermann traduira cet exercice par cette réponse de possibles, à la complexité transversale de connaissances accessibles à leurs visions antagonistes de ce jour : « Depuis cinquante ans, les avancées scientifiques montrent que la biologie, c’est la transmission, l’ouverture, le changement et non la répétition du même. Quand la peur domine, il y a un repli sur soi. Si ce repli est temporaire, il est protecteur. À l’inverse, si l’on s’y enferme, la contrainte arrive. C’est la peur, en partie irrationnelle, qui va alors devenir l’agent organisateur de la structure. », ou encore « l’anorexique ne veut « rien », dans un univers où tout le monde veut « tout ». Elle rappelle une évidence, celle de la dialectique subtile entre l’être et l’avoir, et celle de signifier le manque face à un environnement qui pousserait à la totalité. » (p.125), mais qui soigne ce symptôme : l’endocrinologue, le nutritionniste, le psychiatre, l’addictologue… Monsieur Ostermann conclut évidemment par un positionnement à visée réflexive : « Guérir de l’anorexie n’est pas une idée folle« .
Patrick Lemoine récapitule et joint les théories des humeurs à travers la littérature grecque jusqu’à la lecture de notre DSM actuelle, c’est-à-dire « 2 500 années de croyances en une idéologie des humeurs, et de la bile noire, qui seraient à mettre au panier ». Les humeurs à l’origine de maladie en rupture d’équilibre de nos humeurs, et des éléments en rupture d’équilibre pour l’humain. Sont soulevés les pathologies de l’anxiété, à la mélancolie, du pervers au psychopathe, dont ce dernier n’avait plus aucune chance dans la société. Les maladies de l’âme nourrissent littératures et mouvements cultuels et nourriture du protestantisme. La théorie des humeurs dont le trouble bipolaire désignant autrefois la psychose maniaco-dépressive, est une maladie en partie génétique, où l’environnement de l’individu donnera sens à son développement ou pas. De nombreux artistes, créateurs ont souffert, ou souffre de cette pathologie,pouvant être représentée par la gestation de la créativité, la maïeutique de celle-ci.

Pierre Lemarquis revisite les travaux de Mesmer. Était-il un charlatan ou un visionnaire. Franz Anton Mersmer, est né en Suisse, le 23 mai 1734, c’est en 1774 que ce médecin s’interroge sur l’impression qu’il ressent de prise de contact avec une force mystérieuse qui transiterait à travers le cosmos et les êtres humains, qu’il nomme « la gravitation universelle ». Il se connaît une force de guérison, qui passe par le magnétisme et son instinct animal. Les patients affluent, face à ces soins salvateurs. Mais il essuie un scandale, ses détracteurs vont tenter de le discréditer. Mesmer ne convainc plus, toutefois :  » Le magnétisme animal diffuse et se trouve au cœur des préoccupations de l’ensemble du pays, et de toutes classes sociales confondues, dans les années 1780« . (p.157). La méthode psychothérapeutique de Mesmer est soutenu par un grand nombre de notables,et de scientifiques. Ne serait-il pas à la base de la suggestion ? de l’hypnose ? Mesmer à inspiré Charcot et Freud. A ce jour le magnétisme et l’hypnose sont couramment utilisés dans le soin de troubles – dépressif, obsessionnel et compulsif, les troubles anxieux, les stress de la dépression post-traumatique, les troubles du comportement alimentaire, tout comme dans des hallucinations auditives et les douleurs.

Pierre Lamothe ré-intéroge les travaux de Cesare Lombroso pour comprendre si le criminel-né existerait bien, et tente d’établir s’il s’agit d’une idée folle qui aurait la vie dure. Cet article est passionnant, à l’opposé de mes préoccupations de rebondissement des victimes, Pierre Lamothe est dans l’axe d’étude antagoniste à la victimologie, puisque ces travaux tentent d’apporter un éclaircissement au passage à l’acte du délinquant ou du criminel. Notre société veut des réponses quant aux passages à l’acte d’atteinte à l’autre. Des réponses juridiques, des réponses expertales face aux risques de récidives éventuelles ou probables selon les projections des victimes, des parties civiles. Le Président de la République, Monsieur Sarkozy aurait souhaité que l’institution scolaire puisse identifier la « délinquance probable » dès 3 ans. S’agit-il d’un fantasme ou d’un possible. Pierre Lamothe décrit les différents processus de création identitaire sous une forme psychanalytique. Il présente le sujet dans son narcissisme suffisant ou nécessaire pour être dans la norme sociale, aux petites différences qui dévieront le sujet de la norme. Comment un sujet devient libre de disposer de lui-même à la déviance de disposer de l’Autre ? Cet article est passionnant, par la passion, il soulève des contrariétés intellectuelles ouvrant une réflexivité, qui à ce stade ne peut être synthétisé, ni dans l’article proposé, ni dans ma réflexion en ébullition. Le plus honnête est de plonger dans cet univers psychanalytique, juridique, écologique, traumatique, mais avant tout social.

Jean Furtos aborde la schizophrénie, de l’ex-URSS à nos contemporains. La psychiatrie est abordée à travers le soin, le service du soin, le service au soin de la souffrance imbriquée inconditionnellement à la politique de l’instant. La politique, la géographie, le niveau social, le niveau culturel influent-ils sur la pathologie ? L’extermination médicalisée, le contrôle sanitaire sont revisités par Jean Furtos dans cet article, qui ne peut laisser indifférent. Ce travail est fondé sur des recherches empiriques, mais aussi et surtout sur une réalité de terrain, sur des études psychosociologiques. « les effets du social sur le psychique, sur le corps des gens, sur le lien social, permettent de décrire des effets et des pathologies qu’il convient de connaître quelle que soit la place que l’on occupe dans la société, en particulier si l’on est inscrit dans le soin du côté de la psychiatrie, ou si l’on a de près ou de loin un rôle effectif de responsabilité dans la relation interhumaine. » (p. 201) Je retrouve dans cet article des visions qui me sont très chères, de la re/position du contexte sociologique de l’instant de l’événement à étudier, pour en entendre / comprendre, redonner sens aux processus singulier de l’individu, si habilement écrit par Monsieur Furtos « Bien entendu, chaque époque, et pas seulement la nôtre, est soumise à de puissants processus qui influencent la manière dont les gens vivent en société. Mais il convient d’être au courant de ces processus si l’on veut savoir dans quel monde on habite, surtout pour aider les gens si l’on est médecin, psychologue, soignant, travailleur social ou en responsabilité dans la cité. » (p. 202)…  « Les interactions entre l’individu et le collectif sont de ce fait de plus en plus transformées, avec des effets psychosociaux de plus en plus patents.(p. 203). Ce chapitre est d’une richesse complexe et fine où Jean Furtos invite l’actualité et une problématique sociale qui ose s’exprimer sur ce qu’il nomme le « syndrome d’auto-exclusion » en élaborant les processus qui pourraient tendre au développement de celui-ci. C’est un article passionnant dans le cadre de ma recherche, car il défend la complexité et les interactions des processus qui feraient lien : « Il convient donc d’avoir une pensée théorique métissée et de ne pas rechercher une théorie « pure » : « c’est du psychique », ou « c’est du social », ou « c’est du cerveau ». D’où l’importance du réseau et de l’interdisciplinarité. (p. 211)

Pour conclure, l’article de Stéphane Mouchabac nous conduit dans l’actualité de l’intelligence artificielle à travers un questionnement entre deux univers qui ne pourrait n’en faire plus qu’un : « Big Doctor ou Big Brother » ?
Nous baignons quasi tous dans le numérique : de la distribution de l’image de notre téléviseur qui passe par une box numérique, à notre téléphone, notre tablette ou encore notre téléphone. Nous entendons de plus en plus parler de l’intelligence artificielle. Nous la savons à notre portée, proche certes, mais le chapitre développé par Monsieur Mouchabac, invite notre conscience à la réalité numérique de données dans le cadre et le champ de la psychiatrie. L’univers du numérique dans le quotidien des individus peut apporter, grâce à différentes applications, des réponses pragmatiques à la cohérence clinique et médicale nécessaire à la pause d’un diagnostic, d’un traitement, d’une thérapeutique… Bien qu’au fur et à mesure de la lecture, le lecteur ne sait plus trop s’il est dans un monde de science fiction, de réalité numérique, mais surtout il comprend qu’il est impliqué dans un univers numérique dit d’intelligence artificielle…

Ainsi la psychiatrie serait donc une discipline jeune, récente à l’échelle de ce temps d’études et de réflexions devant la « folie » sémantiquement et historiquement présenté dans cet ouvrage d’un collectif scientifique de renommé. Ils rendent accessibles au grand public des concepts d’études de décennies de recherches, ils mettent en ébullition les neurones de chercheurs en quête de suivi de recherches.

 

Si comme moi cet ouvrage vous a plus, et que cet article aussi. Alors peut être que d’autres articles sur le reste du blog vous plairons ici : http://rebondir-et-avancerfr.jade-creation.fr/blog/

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