The Second World Congress on Resilience

The Second World Congress on Resilience:
From Person to Society
May 8-10, 2014 – Timisoara (Romania)
Editor Serban Ionescu
Associate Editors Mihaela Tomita, Sorin Cace
MEDIMOND
InternatIonal ProceedIngs

Illustration tricotissage
Tricotissage

Tout comme à Paris lors du 1er congrès mondial de la résilience (2012), ce second congrès fut à la hauteur de mes attentes de chercheure universitaire.
Mes multiples rencontres, échanges, découvertes ont rempli ma soif de savoirs.
Monsieur Serban Iunesco, Monsieur Cyrulnik et tous ces grands défenseurs de la résilience et des processus de résilience m’ont encore bien instruite, et m’ont permis de garder mon sens critiques.

IMG_1950Mon Directeure de l’Université de Nantes, Martine Lani-Bayle et moi y sommes ! Le projet a aboutit

 

 

C’est en Roumanie, que je rencontre et ose saluer le Professeure Marie Anaut de L’Université de Lyon 2, que je ne connais qu’à travers tous ces ouvrages sur la résilience

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J’écoute, j’échange, et je prends les conseils précieux de Marie Anaut

 

 

 

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Mickael Rutter, en Anglais, m’encourage dans mon projet du concept « tricotisser sa résilience » et me précise que nous sommes tous des chaînons de la recherche… Que nous sommes tous riches d’un savoir à transmettre, encore et encore…

Et là, Mickaêl Rutter

Un ouvrage numérique des différentes publications scientifiques vient de sortir. Courant année 2015 sortira un ouvrage des communications pleinières.

Je vous offre mon article publié dans l’ouvrage.
Je suis ouverte à vos questionnements, étant en phase de rédaction.
Merci de votre attention !
The Second World Congress on Resilience: From Person to Society (Timisoara – Romania, 8-10 May 2014)

Tricotisser sa résilience

« Elaboration de processus mnésiques résilients autos tutorats au service du rapport au savoir chez un être détruit »

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Knitting-weaving resilience: Development of mnemonic resilient self-tutorant processes in a destroyed being
Boulard Félicie.
CREN, Doctorante en 3ème année, Université de Nantes (France)
boulard.felicie@gmail.com

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Les six sujets entendus ont trouvé une position sociale : Théo est collégien, Howard en préformation professionnelle, Amélie est diplômée et enseignante, Caroline est responsable d’un groupe sécurité, Thalis vient d’obtenir son premier emploi à quarante-trois ans, et Julia retrace son récit de formation jusqu’à sa retraite.
Chacun s’est ainsi construit avec son histoire et ses ressources singulières, opérant un tissage qui leur ayant permis de traverser un nœud sociétal, puisant en lui des ressources auto-tutorantes pour «évoluer».
Un «être» dynamique
De sa conception aux années de sa croissance physique, l’individu s’inscrit dans un développement neurologique, physiologique, social, culturel, amical… Son développement s’ancre dans un univers mnésique qui lui permet d’être en équilibre face aux différentes stimulations de son environnement.
1.1 La mémoire
En appui sur les travaux menés par Eric Kandel [3], cette étude prend sa base sur la capacité de développement mnésique qui repose sur le fonctionnement du cerveau, centre gestion de l’activité.
Celui-ci reçoit l’information sensorielle et adapte sa réponse à son environnement, même celle-ci ne correspond pas toujours aux attentes.
1.2 Le sujet, victime des représentations mnésiques sociétales ?
Après avoir posé la toile de fond des concepts de mémoire et de mnésie, intéressons-nous à l’individu confronté trauma de l’inceste. A travers le récit de mes narrateurs, ils relèvent d’eux même leurs manières de se verticaliser de nouveau, d’exister, de donner un sens à leur vie.
La résilience se définit
Le concept de résilience s’inscrit dans un cadre international, c’est pourquoi il a été nécessaire d’en préciser le contenu, lors du 1e congrès mondial sur la résilience de juin 2012 à Paris, sous la direction de Boris Cyrulnik et Serban Ionescu.
Emmy Werner [4] et Michaël Rutter [5] défendaient la thèse selon laquelle un enfant, après un fracas psychotraumatique certain, serait capable de nous apprendre certaines choses à travers un nouveau développement de bonne qualité. C’est grâce à ce nouveau regard posé sur ces jeunes victimes de la vie, soulevé dès les années 1980, que nous fûmes invités à comprendre que tout individu positionné face à un traumatisme n’est pas forcément condamné. Ainsi, en 1998, Mickaël Rutter définit la résilience comme étant la capacité de bien fonctionner malgré le stress, l’adversité, les situations défavorables [5].
Michel Manciaux [6], en appelant à une définition « humaniste » de la résilience, énonce que « la résilience est la capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer bien, à continuer à se projeter dans l’avenir, en présence d’événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères».
Pour Michel Manciaux et Tomkiewicz [7], « résilier c’est reprendre, aller de l’avant après une maladie, un traumatisme, un stress. C’est surmonter les épreuves et les risques de l’existence, c’est-à-dire résister, puis les dépasser pour continuer à vivre le mieux possible. C’est résilier un contrat avec l’adversité. »
En France, c’est principalement Boris Cyrulnik qui a développé ce concept de résilience à travers ses ouvrages, ses publications, profitant de son statut de Professeur, d’éthologue, de neurologue et de psychiatre pour enrichir le concept.
1.1 Tricoter résilient sa vie et aboutir à des trico-tissages résilients
Lorsqu’une société dit la norme, elle la crée. Le sujet victime d’un traumatisme garde l’empreinte du trauma en mémoire(s) dans son corps, à travers une blessure, une trace douloureuse! «Le tricot inclut la répétition nœuds par nœuds » [8]. C’est à partir de cette définition du tricot résilient que s’initie cette recherche: c’est une stratégie de survie, un processus naturel qui se tricote tout au long des années avec mille déterminants que nous essayons d’analyser (sentiment de soi, discours social, contexte culturel, etc….) » [9].
Ni le tricotage résilient, ni le tissage résilient ne peuvent être suffisants pour bien comprendre comment l’individu traverse une «épreuve» avec ses «nœuds» intra-personnels traumatiques. Les nœuds, qu’ils soient traumatiques, environnementaux, familiaux, sociétaux ne peuvent, à terme, que prendre un volume qui ne peut se résoudre. Un nœud entraînant un autre nœud entraînant lui-même un autre nœud qui entraine finalement le blocage d’une situation. Or, le sujet peut avancer sur une situation. C’est là où nous pensons qu’il peut tricoter, tisser, mais en aucun cas il ne peut tenir sur du long terme en équilibre sans courir un très grand risque de passage à l’acte fatal, s’il n’utilise pas les processus plus fins analysés dans ce travail.

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«Trico-tisser» représente ainsi la capacité, pour un sujet, de lier le concept de tricoter au concept de tisser. C’est lui permettre de passer le nœud, de contourner le nœud, mais de créer un lien lui permettant de passer «d’avant le nœud à après le nœud».
Tissage résilient: «Le tissage résilient prend sens dans son tissage de liens éco-environnementaux. C’est l’adaptation à la situation immédiate du tricot résilient (fructueux ou infructueux) à travers un lien unique (tel le lien simple qui définit ce point de couture basique) instantané, modifiable, adaptable à chacune des situations auxquelles est confronté l’individu et qu’il utilise pour faire face.
Elaboration en cours de la définition du trico-tissage résilient: «c’est une stratégie d’adaptation et/ou de défense à la situation immédiate, ou à plus long terme, qui s’établit à travers les représentations résilientes auto-tutorantes.
Le trico-tissage est dès lors «une stratégie basique en construction singulière qui peut se complexifier par la multiplication des rencontres et adaptations menées, relevées et constatées dans l’après-coup».
1.2 Les représentations mnésiques résilientes auto-tutorantes
«Les représentations résilientes auto-tutorantes sont des processus psychiques d’adaptations et/ou de défenses mises en place par une victime de trauma dans un rapport matériel et/ou immatériel, avec une manifestation du conscient et de l’inconscient, à visée objective et/ou subjective, dans un monde réel ou fantasmé. Ces dimensions peuvent interagir entre elles, se compléter pour certaines pour être plus efficientes vis à vis de l’objectif visé; celles-ci prôneraient souvent un positionnement positif identitaire du sujet» .
Ces représentations résilientes – que Jean-Pierre Pourtois, Bruno Humbeeck et Huguette Desmet nomment ressources – pourront être utilisées ou non dans une immédiateté, dans un temps proche ou au contraire à plus long terme. Ces liens chargés de ressources sont mémorisés, ils ont été réalisés momentanément par un acteur proche de la victime qui a observé la mise en scène. Comme pourrait le dire un biologiste, cette ressource mise en scène, est «mise en culture». Elle est consciemment ou inconsciemment mémorisée, elle pourra de fait être reprise et remise en scène par notre sujet. C’est ce processus dynamique que je nomme auto-tutorant. Cette représentation que le sujet aura pris chez l’autre, il va l’utiliser pour son propre compte afin de se sortir d’une situation «x».
Ainsi le sujet se trouve face à une situation qu’il souhaite surmonter, passer, dépasser. Dans ses souvenirs, une de ses connaissances a utilisé une technique d’approche qui lui avait permis de passer l’épreuve, il s’en souvient car il l’a mémorisée. Avec sa personnalité, le sujet « blessé » va alors s’approprier la technique précédemment utilisée. A cette occasion, il s’approprie cette méthode à travers ses filtres, ses représentations, sa façon d’être, et son identité. C’est ce que je nomme ici l’utilisation d’une représentation mnésique résiliente auto- tutorante. Il a pris appui sur ses souvenirs de la situation et de la réponse de l’Autre. Il est dans une action, un mouvement, une dynamique. Le terme auto-tutorant fait référence à cette action et le participe présent a toute sa place dans cette dénomination « auto-tutorant ». Il ne peut être auto-tutoré par un évènement figé, passé, dépassé.
Ce point de jonction consiste pour l’individu blessé en la mise en action du trico-tissage résilient, à travers une représentation résiliente auto-tutorante qui peut être illustrée par la photographie suivante. La traversée de ce nœud sociétal à dépasser peut être représentée par la technique du tissage, c’est à dire, la mise en contact de deux fils, un fil de chaine et un fil de traine.
Prolongement
La résilience a sa spécificité. Elle est une possibilité pour une victime qui s’est vécue à travers une «mort» psychique, une agonie psychique de reprendre sa «formation». Boris Cyrulnik développe la notion de tricotage résilient pour les personnes qui tentent d’avancer avec leur nœud traumatique.
Je prends appui sur la nature animale et moléculaire capable de tisser, pour en faire un lien avec les travaux de Boris Cyrulnik.
Ce lien prend sens dans le trait d’union de ces deux concepts donnant naissance au «trico-tissage» résilient. La formation de l’individu par ses rencontres interactionnelles ne peut s’établir qu’à travers des ressources, ici nommées des représentations résilientes auto-tutorantes cognitives, conatives, environnementales et sociales.
C’est à travers le récit que cette structure naissante prend son sens: le récit, partage expérientiel authentique, parole d’échange entre celui qui reconstitue sa vérité communicable par un discours social et l’autre, qui a une posture de «recueilleur» de l’expression proposée.
Cette étude est bien avancée dans la transcription fidèle des entretiens, les relectures et l’accord de mes narrateurs de ces transcriptions analysables. L’analyse des données recueillies donne sens à la problématique d’un trico-tissage résilient, qui s’opère à travers des processus résilients auto-tutorants au service du rapport au savoir chez un être détruit.

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The Second World Congress on Resilience: From Person to Society (Timisoara – Romania, 8-10 May 2014)

L’étude va prendre fin prochainement, mais j’espère qu’elle se poursuivra dans un cadre autre que le
doctorat, j’espère qu’elle prendra sens dans des travaux universitaires collaboratifs, co-constructifs.
References

Cyrulnik, B. (2012). Mémoire et traumatisme. L’individu et la fabrique des grands récits. (L. e. médiamorphose, Éd.) Paris: Ina éditions.
Cyrulnik, B. (2012). Mémoire et traumatisme. L’individu et la fabrique des grands récits. (L. e. médiamorphose, Éd.) Paris: Ina éditions.

Encyclopédia universalis, corpus 12, pp. 5
Kandel, E. (2007). A la recherche de la mémoire. Une nouvelle théorie de l’esprit. Paris: Odile Jacob. Werner, E. and Smith, R. 1982. Vulnerable But Invincible: a Study of Resilient Children. New York:
McGraw Hill.
Rutter, M. (1998, novembre). L’enfant et la résilience. Le Journal des psychologues, 162.
Manciaux, M. (2001). La résilience. Un regard qui fait vivre, 395(10), 321-330.
Manciaux, M. Tomkiewiecz, S. (2001). La résilience aujourd’hui. Bientraitances: mieux traiter familles
et professionnels, pp 313-340, Fleurus, Paris, 2000
Gonnet, G., Koffi, J. M., & Cyrulnik, B. (2010). Résiliences, cicatrices, rébellion. L’Harmattan.
Cyrulnik, B. (2003). Murmure des fantômes (Le). Editions Odile Jacob.
Boulard, F (2011). Mémoire de M2R en Sciences de l’Education, Les représentations résilientes « auto-
tutorantes » dans l’échafaudage des savoirs d’un être socialement détruit…, 2011, et travaux en cours de 2013).

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